Le 14 décembre à 22h, Alexis Tarrade, Xavier Moreau, Fabrice Sorlin et Thomas Thomasovitch vous donnent rendez-vous pour votre nouvel épisode de Divergence sur Géopolitique Profonde !
Alexis Tarrade est une figure active dans la communauté française en Russie, avec un parcours marquant dans le soutien aux expatriés français et les relations franco-russes. Ancien président de la section Russie et Biélorussie des Républicains, il a quitté ce poste en 2020, en désaccord avec la ligne politique du parti. Il a également dirigé l’Union des Français de l’Étranger (UFE) en Russie, une association clé pour les Français résidant dans le pays, visant à leur apporter soutien et accompagnement. En tant que secrétaire général de France Expatriation Russie, Alexis Tarrade participe régulièrement aux débats sur les relations internationales, notamment dans des émissions comme « Ici Moscou, » où il commente les relations franco-russes et la crise ukrainienne.
Xavier Moreau est un analyste français spécialisé dans les relations internationales. Diplômé de Saint-Cyr et ancien officier parachutiste, il est titulaire d’un DEA en relations internationales de Paris IV Sorbonne, où il s’est spécialisé dans les relations soviéto-yougoslaves pendant la guerre froide. Résidant en Russie depuis 24 ans, il dirige la société LinkIT Vostok. Installé à Moscou depuis de nombreuses années, il se consacre à la géopolitique russe et a fondé le centre d’analyse Stratpol. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont « Nouvelle Grande Russie » et « Pourquoi la Russie a gagné ? ».
Fabrice Sorlin est une personnalité politique française connue pour ses positions nationalistes et catholiques traditionalistes. Il a fondé et présidé l’association Dies Irae. En plus de son engagement politique en France, Fabrice Sorlin est vice-président du Mouvement international russophile et a participé à des discussions sur des sujets géopolitiques, notamment en lien avec la Russie.
Thomas Thomasovitch, créateur de la chaîne YouTube « Thomasovitch », partage son quotidien en Russie tout en dirigeant l’agence de voyage Aventurusse.
Le régime d’Assad s’effondre face à Hayat Tahrir al-Sham
Bachar al-Assad n’est plus au pouvoir. Le régime syrien s’est effondré sous l’offensive fulgurante d’Hayat Tahrir al-Sham (HTS). Ce groupe islamiste radical, bien plus proche d’Al-Qaïda que d’une quelconque cause révolutionnaire, a balayé les forces loyalistes en quelques jours. HTS contrôle désormais une grande partie du territoire syrien, transformant la région en un sanctuaire jihadiste. Contrairement aux fantasmes de certains médias occidentaux, ces rebelles ne représentent ni une « résistance démocratique » ni une alternative modérée au régime d’Assad. Ce sont des extrémistes déterminés à imposer un califat islamique.
La chute d’Assad n’aurait jamais été possible sans le désengagement de la Russie. Moscou, longtemps pilier du régime syrien, a choisi de ne pas intervenir pour le sauver. Embourbée dans la guerre en Ukraine et sous pression économique, la Russie réoriente ses priorités. Elle considère désormais la Syrie comme un fardeau inutile. Ce retrait ouvre un vide stratégique dans la région, un vide immédiatement exploité par d’autres puissances. La Turquie et Israël avancent déjà leurs pions, chacune avec des ambitions claires et sans pitié.
La chute du régime syrien profite à la Turquie et Israël
La chute du régime syrien n’est pas une crise pour la Turquie et Israël mais une opportunité. Ankara et Tel-Aviv s’engouffrent dans le vide laissé par l’effondrement du régime et l’abandon russe, chacun avec des objectifs clairs et sans scrupules.
La Turquie, sous la poigne de Recep Tayyip Erdoğan, intensifie son ingérence dans le nord de la Syrie. Officiellement, Ankara agit pour sécuriser ses frontières contre les « terroristes kurdes ». Officieusement, Erdoğan cherche à annexer de facto une partie du territoire syrien en y installant une zone tampon durable sous contrôle turc. Cette stratégie vise à détruire toute possibilité d’autonomie kurde, tout en consolidant l’influence turque dans une région stratégique. Les opérations militaires turques se multiplient, et ce qui était autrefois des frappes ponctuelles se transforme en une occupation progressive et méthodique.
Israël, de son côté, exploite l’effondrement syrien pour poursuivre ses objectifs sécuritaires. Depuis des années, Tel-Aviv ne tolère aucune présence iranienne en Syrie, et la chute d’Assad lui offre une opportunité inespérée. Les frappes israéliennes ciblent sans relâche les bases militaires et convois d’armes iraniens, dans le but de neutraliser définitivement l’influence de Téhéran dans la région.
La Syrie est désormais un champ de bataille où les alliances traditionnelles explosent. La recomposition géopolitique du Moyen-Orient se fait à marche forcée, et chaque acteur avance ses pions sans retenue.
L’accord Mercosur, un coup fatal pour les agriculteurs européens
Pendant que le Moyen-Orient implose, l’Europe s’effondre sous le poids de ses divisions et de sa myopie stratégique. Jeudi dernier, Emmanuel Macron s’est rendu en Pologne pour rencontrer Donald Tusk dans une tentative de maintenir un front uni face à la Russie. Les deux dirigeants affichent leur soutien à l’Ukraine, mais derrière les discours convenus, les fractures internes de l’Union européenne s’élargissent. La guerre en Ukraine monopolise les ressources européennes et laisse l’Europe sans stratégie face aux crises qui s’aggravent ailleurs, notamment au Moyen-Orient.
En parallèle, l’accord de libre-échange Mercosur signé par Ursula von der Leyen avec le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay provoque une véritable onde de choc. Cet accord est un coup de poignard pour les agriculteurs européens. Les produits sud-américains, souvent non conformes aux normes sanitaires et environnementales de l’Union européenne, vont inonder le marché et créer une concurrence insoutenable. Macron et Tusk dénoncent cet accord comme une menace directe pour leurs agriculteurs. En France et en Pologne, des milliers d’exploitations risquent de disparaître sous la pression des importations bon marché.
Mais les conséquences de cet accord vont bien au-delà de l’agriculture. Dans les campagnes européennes, déjà fragilisées par des décennies de crises économiques et sociales, ce sentiment de trahison nourrit une colère profonde. Cette colère alimente l’essor des populismes et fragilise encore davantage le projet européen. Pendant que l’Europe s’autodétruit avec des décisions catastrophiques, la Turquie et Israël avancent leurs intérêts stratégiques, et la Russie se repositionne sur ses priorités. Face aux mutations géopolitiques mondiales, l’Union européenne reste paralysée, incapable de défendre ses propres intérêts.
Vers la fin de cette émission, les quatre participants abordent la situation politique en France. Etant donné qu’ils sont tous les quatre favorables au multipartisme, les psychopathes de l’oligarchie mondialiste peuvent continuer de dormir sur leurs deux oreilles. Ce sont tous les quatre des hommes du vingtième siècle qui ne parviennent pas à comprendre que le multipartisme est l’arme de prédilection de l’oligarchie mondialiste pour diviser et opprimer les peuples. Ce n’est pas pour rien qu’elle le créa au XIXème siècle. Il suffirait que 5 % des Français aient le niveau de conscience d’Etienne Chouard pour sauver la France. Nous sommes malheureusement loin de ce pourcentage. Pauvre France…
Les quatre fondements de la démocratie sont le RIC constituant, les autres RIC (législatif, abrogatoire, révocatoire, veto), le tirage au sort des représentants (par ailleurs, seul le principe du tirage au sort garantit la séparation des pouvoirs) et les conventions citoyennes (définies par Jacques Testart – Tout RIC devra être précédé d’une convention citoyenne dont les quinze membres tirés au sort rendront un avis éclairé sur tel sujet après avoir écouté des experts ne partageant pas la même opinion). Il n’y a pas de partis politiques dans une démocratie. Ces derniers, arme de prédilection de l’oligarchie mondialiste, dressent les Français les uns contre les autres pour le plus grand profit de cette dernière. En revanche, les représentants pourront être des membres de cercles de réflexion (Le Cercle Aristote, la Fondation Jean-Jaurès, etc. Les partis politiques deviendront des cercles de réflexion) qui auront été tirés au sort parmi des volontaires, mais il ne sera bien sûr pas impératif d’être membre d’un cercle de réflexion pour pouvoir participer à ces tirages au sort. Les représentants seront en outre soumis au mandat impératif, à la reddition des comptes en cours et à la fin de leurs mandats respectifs et pourront faire l’objet de RIC révocatoires si leurs administrés sont mécontents de leur travail.