Le 19 décembre à 22h, le capitaine Pierre Plas est l’invité de Lara Stam pour l’émission Un Soir avec Lara sur Géopolitique Profonde, pour décrypter l’influence des Khazars sur la déstabilisation du Moyen-Orient. Cet entretien fait suite à la précédente « LE RÔLE CACHÉ DES KHAZARS DANS LE CHAOS MONDIAL | CAPITAINE PLAS | GÉOPOLITIQUE PROFONDE » dont vous pouvez voir le replay en cliquant sur le titre.
Le Capitaine Pierre Plas, ancien officier du renseignement militaire français, est aujourd’hui correspondant pour la « zone-Europe » d’une chaîne télévisée alternative francophone basée à Montréal. Partenaire de l’émission géopolitique de Carl Brochu, il enrichit le programme de ses analyses pointues et de ses reportages récents réalisés en Syrie, au Kosovo et dans le Donbass, au cœur des zones de conflit.
Les Khazars : L’histoire d’un peuple qui éclaire les tensions actuelles
Les Khazars, un peuple méconnu mais central dans l’histoire eurasiatique, révèlent des clés pour comprendre les enjeux géopolitiques modernes. Situé entre la mer Noire et la mer Caspienne, ce royaume puissant a prospéré entre le VIIe et le XIIIe siècle avant de disparaître sous les coups des invasions mongoles. Leur conversion au judaïsme au VIIIe siècle, leur économie agricole et artisanale, ainsi que leur rôle stratégique continuent d’alimenter les sur les intérêts israéliens, notamment au Moyen-Orient et en Ukraine.
Une société agricole qui a inspiré Israël
Les Khazars étaient une société sédentaire et pacifiste, organisée autour d’une économie agricole et artisanale. Ce modèle de vie, basé sur des structures communautaires, a laissé des traces profondes dans l’imaginaire collectif. Selon le Capitaine Pierre Plas, les premiers fondateurs de l’État d’Israël se sont inspirés de ce modèle pour créer les kibboutzim, ces communautés agricoles à la fois socialistes et nationalistes.
Ce lien historique est frappant : un peuple qui a autrefois prospéré sur le territoire de l’actuelle Ukraine pourrait avoir indirectement influencé la construction de l’identité israélienne moderne.
Mais cette histoire a aussi une face sombre. En Ukraine, autrefois territoire khazar, Israël trouve aujourd’hui un intérêt stratégique majeur. En fournissant des technologies militaires de pointe comme les systèmes de défense laser inspirés du « Dôme de fer », Israël ne fait pas qu’affirmer son rôle de partenaire militaire clé : il établit également une présence dans une région historiquement liée à ses racines supposées.
Une transformation historique et ses parallèles modernes
Les Khazars, initialement pacifiques, ont connu une transformation brutale au fil des siècles. Leur rôle d’intermédiaire entre les empires byzantin et musulman les a poussés à adopter des stratégies de pouvoir et d’influence similaires à celles des grands empires impérialistes. Le Capitaine Plas compare cette bascule à celle de l’Angleterre élisabéthaine, passée de puissance insulaire à empire dominateur.
Cette transition historique résonne avec les dynamiques actuelles. Israël, par exemple, utilise des récits historiques pour justifier des politiques expansionnistes et des alliances stratégiques, tout comme les Khazars auraient exploité leur position géographique et culturelle pour asseoir leur pouvoir. Cette manipulation des récits, hier comme aujourd’hui, est une arme redoutable pour consolider des ambitions géopolitiques.
Les Khazars, une arme idéologique au Moyen-Orient
Au Moyen-Orient, la question khazare est devenue un enjeu de guerre narrative. Certains opposants à Israël, comme l’Iran ou le Hezbollah, utilisent cette hypothèse pour délégitimer l’État hébreu. Leur argument est simple : si les Juifs ashkénazes, majoritaires dans la population juive mondiale, descendent des Khazars et non des tribus hébraïques, alors leur lien avec la Terre d’Israël serait inexistant.
Comprendre cette dynamique, c’est dévoiler les véritables motivations des conflits actuels.
