L’ancienne Birmanie fournit 38 % des importations chinoises de terres rares
- L’État de Kachin, au Myanmar, qui fournit 38 % des importations chinoises de terres rares, a interrompu l’exploitation minière, ce qui a provoqué une flambée immédiate des prix mondiaux.
- Les effets à long terme de cette suspension pourraient entraîner une pénurie, une exploitation minière illicite et des problèmes environnementaux dans la région.
- Le ralentissement économique de la Chine, combiné aux risques géopolitiques, souligne la nécessité de diversifier les sources d’approvisionnement sur le marché des terres rares.
L’indice MMI (Indice Mensuel des Métaux) des terres rares a encore connu une forte augmentation d’un mois sur l’autre.
En effet, les perturbations de l’approvisionnement restent une préoccupation majeure dans l’industrie des terres rares, de sorte que les aimants en terres rares et d’autres matériaux ont connu un regain de vigueur haussière au cours des derniers mois.
En août, les inquiétudes du marché se sont manifestées avant une inspection environnementale prévue dans la province chinoise de Jiangxi.
Cette région chinoise est l’une des principales sources d’approvisionnement en terres rares de la Chine.
Par ailleurs, les mesures de relance chinoises ont réussi à stimuler la production de terres rares (bien que cela ne puisse pas apporter un soutien à long terme à l’indice).
Par la suite, l’État de Kachin, au Myanmar, a suspendu ses activités minières.
Le Myanmar (anciennement la Birmanie) est l’un des principaux producteurs mondiaux de terres rares et d’aimants en terres rares, et tout changement dans l’activité minière birmane peut modifier le marché de manière significative.
Par conséquent, la suspension de l’exploitation minière a entraîné la constitution de stocks avant le pic de consommation et a fait grimper les prix des terres rares chinoises à leur niveau le plus élevé depuis plus de 20 mois.
En conséquence, l’indice a fait un bond de 6,62%.
Quel sera l’impact de la suspension de l’activité minière en Birmanie sur les prix des terres rares au niveau mondial ?
De janvier à juillet 2023, l’État de Kachin, au Myanmar, a fourni 38 % des matériaux à base de terres rares importés par la Chine.
Malgré cela, les mines de l’État birman ont fermé au début du mois de septembre pour se préparer aux inspections. Cette fermeture a suscité des inquiétudes quant à l’interruption de l’approvisionnement et a entraîné une thésaurisation des terres rares dans le monde entier.
Pour l’instant, les analystes s’attendent à ce que la récente restriction de l’exploitation minière dans l’État de Kachin, au Myanmar, ait le plus d’impact à court terme. Toutefois, cela pourrait également avoir une incidence sur le prix des terres rares à long terme.
À court terme :
- Les prix ont déjà pris en compte les effets immédiats de l’interdiction de l’exploitation minière. Néanmoins, les prix des terres rares continueront à être soutenus par la perturbation de l’offre à long terme et les perspectives de demande stable .
- La crainte d’une hausse des prix entraînera également une augmentation de la demande au cours du quatrième trimestre 2023, car les consommateurs de terres rares stockent des cargaisons qui seront utilisées pendant les vacances publiques chinoises, du 29 septembre au 6 octobre.
À long terme :
- Bien que les effets à long terme de la restriction de l’exploitation minière restent inconnus, elle pourrait entraîner une pénurie de minéraux de terres rares, ce qui augmenterait encore les coûts.
- Cette restriction pourrait également entraîner une augmentation de l’exploitation minière illicite, qui constitue déjà un problème important en raison du contrôle exercé par la Chine sur l’exploitation minière des terres rares au Myanmar.
Avec le temps, cela pourrait exacerber les problèmes environnementaux dans la région et conduire à des troubles politiques .
- En outre, cette restriction pourrait à terme nuire à l’économie du Myanmar et à sa main-d’œuvre dans le secteur minier.
La dynamique du commerce mondial des terres rares évolue
La morosité de l’économie chinoise a eu un impact négatif sur les prix des terres rares pendant des mois, même sans l’interdiction de l’exploitation minière en Birmanie.
Par conséquent, une augmentation de l’activité économique chinoise pourrait être bénéfique pour le marché.
Toutefois, des prévisions récentes indiquent que l’économie chinoise ralentira en 2024 en raison de problèmes intérieurs persistants et d’un secteur immobilier peu dynamique .
Bien que le secteur immobilier chinois n’influence pas directement la production d’aimants en terres rares, un éventuel « effet domino » pourrait continuer à nuire à la fixation des prix des métaux industriels qui dépendent des importations chinoises.
Les politiques chinoises en matière de terres rares affectent depuis longtemps le pouvoir de marché et le prix des métaux de terres rares.
Les entreprises privées chinoises qui se livrent à une rivalité intense ont fait baisser les prix des terres rares au cours des deux premières décennies de leur disponibilité à l’échelle mondiale.
La Chine a ensuite commencé à réduire les livraisons de terres rares en 2006, invoquant la nécessité de préserver les ressources et les préoccupations environnementales, ce qui a entraîné une forte augmentation des prix des terres rares.
Les risques géopolitiques sont étroitement liés à l’approvisionnement en aimants en terres rares
Le ralentissement économique actuel de la Chine a eu un impact considérable sur le marché des éléments de terres rares.
Il a également mis en évidence la nécessité de diversifier les sources d’approvisionnement et les risques associés à une dépendance excessive à l’égard d’un seul pays pour les matières premières essentielles.
En effet, à mesure que la demande intérieure de terres rares augmentera, la Chine dépendra de plus en plus des importations en provenance de pays comme le Myanmar pour répondre à ses besoins en ressources .
Il est intéressant de noter qu’une étude récente utilisant la méthode de décomposition en ondelettes a établi un lien entre les fluctuations des prix des terres rares, le risque géopolitique et l’activité économique mondiale.
Selon cette étude, il existe une corrélation positive entre le prix des terres rares et l’activité économique mondiale.
Cela signifie qu’un ralentissement de l’économie chinoise peut entraîner une baisse des prix des terres rares.
Toutefois, l’étude a également mis en évidence une relation inverse entre le prix des aimants en terres rares et le risque géopolitique, suggérant que les troubles politiques en Chine pourraient au contraire entraîner une hausse encore plus importante des prix des terres rares.
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Source : Metal Miner via OilPrice.com
