Le 28 Septembre à 12h30, Mike Borowski vous donne rendez-vous en direct sur GPTV Actu. Au cœur du débat, une question brûlante : En France, 15 000 mineurs de l’aide sociale à l’enfance, censés être protégés par l’État et les départements, seraient victimes de prostitution. Comment un système mis en place pour aider les plus fragiles peut-il devenir une porte d’entrée pour la criminalité ?
L’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) : entre protection et coûts vertigineux
Créée sous la IVe République, l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) hérite des structures d’assistance publique du XIXe siècle, visant à protéger les enfants maltraités ou sans famille. Aujourd’hui, elle prend en charge environ 300 000 mineurs en familles d’accueil, foyers, ou à domicile. Cependant, les placements d’enfants ont augmenté de façon préoccupante : de 120 000 dans les années 1980 à près de 180 000 en 2020, amenant à se demander si le système est réellement efficace.
Avec 7,5 milliards d’euros de dépenses annuelles – soit 23% des dépenses sociales – la gestion de l’ASE manque de transparence, car les conseils généraux ne publient pas de comptes détaillés. Les coûts réels, selon le Dr Berger dans « Ces enfants qu’on sacrifie au nom de la protection de l’enfance », dépassent largement ce chiffre lorsqu’on prend en compte d’autres budgets et le manque d’autonomie des adultes issus de ce système.
Des failles majeures dans la protection des enfants placés
La mission de protection de l’ASE est sérieusement remise en question par des scandales de prostitution : environ 15 000 mineurs placés dans des foyers seraient victimes de réseaux criminels.
Le Pontet : une adolescente en fugue séquestrée, violée et prostituée de force
« Des proxénètes rôdent devant les foyers »
« Une adolescente placée en foyer a ainsi rapporté 17 000 euros à son proxénète« , une situation rendue possible par le manque de contrôle de ces institutions censées protéger les enfants. Loin de constituer des lieux sûrs, certains foyers se transforment en zones de prédation, où des jeunes déjà fragilisés deviennent des proies faciles pour les criminels.
Des protecteurs devenus prédateurs
Des scandales d’abus sexuels éclaboussent également le personnel de l’ASE.
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Cette trahison, où des « anges gardiens » se transforment en bourreaux, bafoue non seulement la dignité des enfants, mais brise aussi leur droit fondamental à une enfance protégée. Des comportements ignobles, presque « sataniques », qui exploitent l’innocence et la vulnérabilité de ces jeunes.
Un système qui conduit à la précarité
L’ASE laisse souvent les enfants placés dans une situation de grande précarité une fois devenus adultes. En effet, une fois la majorité atteinte, les jeunes sont priés de se débrouiller.
Un quart des sans-abri en France sont passés par l’ASE, et 60% d’entre eux ont été pris en charge par ce système à un moment de leur vie. Cela soulève de graves questions sur l’efficacité du dispositif, malgré les millions d’euros investis chaque année. Par ailleurs, l’ASE apparaît également dans le parcours de criminels tristement célèbres comme les frères Kouachi ou Mohammed Merah.
Bien que le système ne produise pas uniquement des criminels, il laisse derrière lui une traînée de personnes marginalisées : sans-abri, dépendants de médicaments, en souffrance psychologique, ou en situation d’échec scolaire voir illettrisme (seuls 13% obtiennent le baccalauréat).
Le bilan de l’ASE est donc sombre, et appelle à une réforme profonde pour assurer la véritable protection et intégration de ces enfants dans la société.